Homéopathie
L’homéopathie ou homœopathie (du grec όμοιος / hómoios, « similaire » et πάθος
/ páthos, « souffrance » ou « maladie ») est une médecine non
conventionnelle définie pour la première fois par Samuel Hahnemann au 18e
siècle qui consiste à administrer au malade des doses faibles ou
infinitésimales d'un médicament conçu selon le principe de similitude.
Les praticiens de l'homéopathie, les homéopathes, prétendent qu'une personne
atteinte de maladie peut être traitée au moyen d'une substance qui peut
produire des symptômes semblables à ceux de la maladie chez une personne en
bonne santé. C'est l'ancien principe de similitude, énoncé par Hippocrate
dès le Ve siècle av. J.-C..
Selon les homéopathes, la dilution successive, avec des secousses entre
chaque dilution, supprime les effets toxiques du médicament tandis que les
qualités de la substance sont conservées par le solvant (eau, sucre, ou de
l'alcool). Le produit final est souvent si dilué que, matériellement, il est
indissociable de l'eau pure, du sucre ou de l'alcool. Les praticiens
choisissent les traitements après une consultation qui prend en compte
l'état physique et psychologique du patient, tous les deux sont considérées
comme des critères importants pour la sélection du médicament.
Les revendications sur l'efficacité des traitements homéopathiques au-delà
de l'effet placebo sont non étayées par des études scientifiques et
cliniques. Des méta-analyses de l'homéopathie, qui comparent les résultats
de nombreuses études, sont confrontées à des difficultés à cause de biais de
publication et le fait que la plupart de ces études souffrent de graves
lacunes ou contradictions dans leurs méthodes. L'homéopathie n'est pas
prouvée scientifiquement. L'absence de preuves scientifiques convaincantes
pour appuyer son efficacité et son fondement sur le principe d'un médicament
sans aucune molécule active, ont relégué l'homéopathie au rang de
pseudoscience et de charlatanisme, ou selon une revue médical de 1998 : "Au
mieux, une placébothérapie. Au pire, du charlatanisme."
L'utilisation mondiale actuelle varie de deux pour cent des personnes du
Royaume-Uni et aux États-Unis qui utilisent l'homéopathie au cours d'une
année, à 15 pour cent en Inde, où l'homéopathie est maintenant considérée
comme faisant partie de la médecine traditionnelle indienne. Des remèdes
homéopathiques sont généralement considérés comme sûrs, à de rares
exceptions près. Cependant, des homéopathes ont été critiqués pour mettre
des patients en danger en leur conseillant d'éviter la médecine
conventionnelle, comme la vaccination, des antipaludiques et des
antibiotiques. Dans de nombreux pays, les lois qui régissent la
réglementation et les essais de médicaments conventionnels souvent ne
s'appliquent pas aux remèdes homéopathiques.
Histoire
Utilisé dès l'Antiquité, le principe de similitude fut redécouvert par un
médecin saxon, Samuel Hahnemann (1755-1843), lorsqu'il réalisa que l'écorce
de quinquina provoquait les mêmes symptômes que la « fièvre tierce ».
En 1796, il pose les bases de l'homéopathie dans un essai, puis c'est en
1810, qu'il finalise sa théorie avec « Organon der heilkunst » (Organon de
l'art de guérir).
Dans les années 1830, l'homéopathie commença à se répandre en France telle
une religion dont l'Organon serait le texte sacré, mais aussi aux
États-Unis. Les pharmaciens refusant de produire ces prétendus remèdes, les
disciples d'Hahnemann durent les fabriquer eux-mêmes.
À la mort d'Hahnemann, en 1843, l'homéopathie déclina en Europe et, ce n'est
qu'au début du XXe siècle, avec l'apparition des premiers laboratoires,
qu'elle commença son histoire industrielle et sa large diffusion auprès des
patients.
Bases
Les bases, fixées par Hahnemann doivent respecter trois règles :
- Le principe de « similitude » : la cure d'un ensemble de symptômes est
apportée par une substance (végétale, minérale ou animale) qui provoque des
symptômes semblables chez un sujet sain.
- L'« adaptation » du traitement au patient : l'application du principe de
similitude, puis sa vérification, ont lieu chaque fois que la recherche du
remède le plus semblable a été effectuée de manière consciencieuse par le
praticien. Chaque traitement est personnalisé à chaque patient, quel que
soit le nom de la maladie, la recherche de la « totalité » des symptômes
présentés par le patient étant au centre de la méthode. Elle explique la
longueur du dialogue entre le médecin et le patient. L'étape d'observation
des symptômes provoqués par une substance chez l'individu sain, qui précède
toujours l'application du principe de similitude, et sa retranscription
correspond à l'établissement d'une pathogénésie.
- La « dynamisation » : la préparation est diluée puis secouée
(succussions), plusieurs fois de suite.
L'homéopathie s'oppose à l'allopathie, terme également inventé par Hahnemann
et, qui désigne tout traitement médicamenteux qui ne s'appuie pas sur la
similitude lors du choix thérapeutique, mais sur le « principe des
contraires ». Ainsi, la phytothérapie est une méthode de soin allopathique.
Néanmoins, les notions de « principe des contraires » ou « principe de
similitude » ne possèdent pas de fondements scientifiques ou même
empiriques. L'adjectif correspondant est « homéopathique » et la personne
appliquant cette méthode est un « homéopathe ». Par glissement sémantique, «
homéopathique » désigne souvent dans le langage courant une dose minime d'un
produit, par référence aux caractéristiques actuelles de l'homéopathie,
alors que la signification originelle du terme homéopathie est traiter par
similitude.
Efficacité thérapeutique
L'efficacité thérapeutique de l'homéopathie a-t-elle un effet autre que
l'effet placebo ? Voir à ce sujet la controverse :
- Pour ses partisans, son efficacité est démontrée par les résultats obtenus
sur les patients et lorsque la similitude est respectée, par les études
cliniques respectant l'individualisation ;
- Pour ses opposants, aucune étude clinique n'a réussi à établir un effet
thérapeutique de l'homéopathie significativement supérieur à celui d'un
placebo et, ils remettent aussi en cause la fiabilité des études positives .
En France, l'Académie de médecine dénonce une « méthode obsolète », figée
depuis plus de deux cents ans et incapable de faire la preuve de son
efficacité. Il en va de même pour le Collège des médecins du Québec, pour
lequel l'homéopathie n'a jamais prouvé de façon quelconque son efficacité,
même face à un placebo.
Les procédés utilisés en homéopathie sont fortement sujets à controverses,
en particulier sur la mémoire de l'eau et l'utilisation des dilutions
extrêmes, ainsi que des granules de sucre :
- Pour la quasi-totalité des scientifiques, aucun processus ne permet
d'expliquer le mode d'action éventuel de l'homéopathie au delà de l'effet
placebo, classant ainsi l'homéopathie dans les pseudo-sciences médicales ;
-Pour d'autres, des approches des fondements de l'homéopathie peuvent être
fournies par des études expérimentales (maintenant prouvées fausses) qui ont
donné lieu à la formulation d'hypothèses comme celle de la mémoire de l'eau.
La validité de ces théories étant toujours débattue (le phénomène de «
mémoire de l'eau » soutenu, en particulier par Jacques Benveniste s'étant
avéré non reproductible, voire faisant soupçonner une fraude scientifique).
- La notion de générique, concernant les médicaments homéopathiques, est
irréalisable du fait même que le médicament homéopathique n'est absolument
pas associé à une molécule active, mais à une dynamisation des molécules
d'eau contenues dans des granules de sucre séchés après avoir été aspergés
avec l'« eau dynamisée ».
- « En général, il est incroyable combien ce médicament, de même que tout
autre, perd de sa force lorsqu'on le fait prendre sur du sucre, par exemple,
ou qu'après l'avoir instillé dans une liqueur, on ne remue pas celle-ci.
Mais il ne faut pas non plus, après avoir remué la dose, la laisser
plusieurs heures sans l'administrer : le véhicule, ainsi tranquille, subit
toujours quelque peu de décomposition, ce qui affaiblit ou même détruit les
médicaments végétaux mêlés avec lui. » Cette citation de l'inventeur
lui-même de l'homéopathie montre que la pratique homéopathique moderne est
bien éloignée des préconisations d'Hahnemann.
Principes
L'homéopathie est construite sur un principe et ses corollaires formulés
ensemble par Hahnemann à la fin du XVIIIe siècle.
La similitude
« Similia similibus curentur »
— Que les semblables soient soignés par les semblables ! (à l'opposé de la
médecine des contraires, « contraria contraribus curentur »).
L'homéopathie repose sur le principe de similitude formalisé par Hahnemann
après la seule observation de l'effet de l'écorce de quinquina : le
paludisme s'accompagne de fièvre et l'écorce de quinine quinquina à forte
dose provoque une intoxication également accompagnée de fièvre, Hahnemann a
supposé que celle-ci activait un mécanisme de défense contre la fièvre,
quelle qu'en fût la cause.
C'est lors de la généralisation de sa théorie à d'autres maladies, que les
effets néfastes provoqués l'ont contraint à baisser les doses en pratiquant
des dilutions. À son grand regret, la dilution classique, si elle diminuait
les effets toxiques, effaçait également les effets pharmacologiques. Il
découvrit alors la méthode de la dynamisation, qui, de manière surprenante
selon ses propres dires, conservait et modifiait les effets pharmacologiques
de la substance.
Le cas de l'Oscillococcinum, des laboratoires Boiron, est plus complexe. Le
médicament a été conçu par Joseph Roy selon les principes de l'homéopathie,
par dynamisation d'oscillocoques, un microbe que Roy prétendit découvrir
dans divers cas d'infection et en particulier dans des cas de grippe.
L'existence de l'oscillocoque n'a jamais été confirmée et les observations
de Roy n'ont jamais été reproduites. De ce fait, Oscillococcinum est
simplement une préparation à base d'autolysat filtré de foie et de cœur de
Anas barbariae (canard de Barbarie) dynamisé à la 200e K, pour laquelle il
n'existe pas de pathogénésie complète. Selon certains homéopathes,
Oscillococcinum n'est donc généralement pas prescrit de façon homéopathique.
Son mode de fabrication s'apparente cependant à celui d'autres remèdes
homéopathiques et il possède généralement, dans les pays où il est
commercialisé, le statut officiel de médicament homéopathique.
Adaptation du soin au
patient
Ce corollaire découle du principe de similitude, énonce qu'il n'y a pas de
soin universel d'une maladie, d'un symptôme, et qu'il faut adapter le soin
en fonction du patient. Il s'agit là de ce qui est couramment nommé «
individualisation ».
L'homéopathe analyse les symptômes spécifiques présentés par le patient dans
sa globalité et non pas seulement les symptômes classiques de sa maladie.
Une pratique ne reposant pas sur cette analyse des symptômes spécifiques du
patient n'est pas en droit de se réclamer de l'homéopathie au sens de
Hahnemann.
De ce fait, les mélanges de substances diluées, telles un antigrippal et un
sédatif, ne sont pas utilisés dans les spécialités homéopathiques.
Les substances vendues librement pour des traitements symptomatiques ne
respectent pas cette individualisation, puisqu'elles sont présentées comme
pouvant traiter le symptôme quelle que soit la personne. Cet argument ad
absurdum est utilisé par la communauté scientifique pour prouver la fraude
qu'est l'homéopathie.
La dynamisation (dilution
associée à la succussion)
L'effet des substances dépend de la quantité administrée ; Paracelse disait
d'ailleurs en substance que « c'est la dose qui fait le poison ». Par
exemple, en thérapeutique classique, les anti-inflammatoires non stéroïdiens
sont, selon la dose, antalgiques ou anti-inflammatoires. Notons que ce n'est
pas la dilution en soi qui produit cet effet, mais bien la dose finale ; la
dilution ne sert qu'à diminuer la dose administrée.
Les expérimentations d'Hahnemann lui auraient montré que le fait de secouer
la solution après chaque dilution permettrait de conserver une certaine
efficacité thérapeutique ; cependant, il proscrit l'emploi de sucre pour
administrer ses préparations qu'il conseille d'administrer liquide juste
après les avoir préparées et sans les laisser reposer. Cette succussion
n'aurait pas pour but de bien mélanger la solution avant de la diluer à
nouveau, mais de produire des chocs sans lesquels les qualités
thérapeutiques du remède homéopathique n'apparaîtraient pas. Ce procédé,
sans lequel les dilutions seraient peu ou pas actives, a été nommé «
dynamisation » par Hahnemann. Quelques études récentes tendraient à montrer
que la présence d'air lors de la dynamisation serait indispensable pour
qu'un effet thérapeutique puisse persister à très faible dilution.
Le solvant, le plus souvent l'eau et l'alcool, est utilisé pour effectuer
des dilutions successives, au dixième (DH) ou le plus souvent au centième
(CH) d'une solution de teinture mère. La dilution d'une solution de teinture
mère dans 99 volumes de solvant est une dilution d'une centésimale
hahnemannienne (1 CH, c'est-à-dire un taux de 0,01, ou encore 1%), la
dilution au centième de celle-ci est une dilution de 2 CH (soit au dix
millième T = 0,000 1 = 10-4, ou encore 0,01%). Une dilution de n CH est une
dilution de 10-2 × n ; 3 CH représente un millionième, 6 CH un billionième…
Les dilutions courantes en France vont jusqu'à 30 CH, le taux de dilution
est donc de 10-60. Dans de nombreux pays sont utilisées des dynamisations et
dilutions allant jusqu'à 200 CH. Pour donner une idée plus juste :
Une goutte d'eau (environ 0,05 mL) dans le lac Léman (88 900 millions de m3)
représente une dilution d'environ 6×10-19, soit l'équivalent de 10 CH ;
Une molécule d'eau noyée dans la somme des océans sur terre représente une
dilution de un pour 8,4×10-45 molécules, soit approximativement 23CH
Une dilution à 40 CH correspond à 1 molécule d'une substance-mère dans une
masse de solvant supérieur à la masse totale de l'univers (la quantité
totale d'atomes de l'univers est estimé à 1080 atomes).
Les substances insolubles sont triturées dans du lactose jusqu'à obtention
du seuil de solubilité permettant de préparer la première dilution liquide.
Le reste des opérations suit le même procédé que pour les substances
solubles.
La dynamisation de Semen
Korsakov
Le Russe Semen Korsakov est l'auteur d'un système de dilution différent, qui
porte son nom. Au lieu de changer de flacon à chaque dynamisation, ce
procédé vide simplement le flacon après chaque dynamisation, en considérant
qu'il demeure environ un centième du volume initial (ce qui est probablement
approximatif). Cette méthode a permis d'automatiser le procédé, et a conduit
à l'obtention de dynamisations très poussées, jusqu'à un million de fois (MM
Korsakov). En réalité, si le nombre de secousses auxquelles a été soumise la
préparation est très élevé (100 millions de coups pour la MMK), la dilution
est fortement modifiée, parfois beaucoup plus faible que celle attendue et
strictement non mesurable.
Appliquée à des substances radioactives bêta, on a compté avec la
dynamisation hahnemannienne le nombre d'électrons émis. L'expérience a
montré qu'il n'y a plus de radioactivité au-delà de 12 CH. Celle-ci persiste
pour une dynamisation korsakovienne de 3000K. Ceci montrerait que la
dilution korsakovienne est beaucoup moins poussée que ce que Korsakov
lui-même pensait. Cela s'explique probablement par l'interaction entre la
substance à diluer et la paroi : les molécules peuvent s'accrocher fortement
à la paroi, et le volume n'est alors pas pertinent (le relargage en solution
n'est pas proportionnel au volume qui est passé dans le flacon, mais à
l'efficacité du lavage de la paroi, c'est-à-dire qu'il n'est pas exponentiel
mais logarithmique par rapport au nombre de passage).
Inversement, si les molécules actives n'ont aucune affinité avec la paroi,
cet effet est négligeable et on retombe sur le cas de la dilution
hahnemannienne. L'eau étant le meilleur des solvants, dès que l'eau est
contenue dans un récipient ou passe dans un conduit, elle détache quelques
molécules de la paroi. La pureté de l'eau nécessaire aux dilutions
homéopathiques n'existe pas. Passé le cap de 10 CH, les impuretés du solvant
sont des millions de fois plus concentrées que la substance-mère de départ.
Ces impuretés donnent aussi leur « empreinte » lors des succussions
subséquentes, ce qui fait que, quelle que soit la substance-mère de départ…
on obtient toujours la même chose à 30 CH : une solution constituée d'eau
avec les impuretés de l'eau utilisée et où les composants dilués sont les
matières sèches énumérées sur la constitution de toute eau sans trace de la
substance supposée active.
Remèdes homéopathiques
Les remèdes homéopathiques peuvent être fabriqués à partir de composés
chimiques, de plantes, de champignons d'animaux ou de minéraux
Formes pharmaceutiques en
homéopathie
- Formes solides : la solution diluée au CH voulu, et dynamisée, est
utilisée pour imprégner :
- Des granules, de la taille d'une tête d'allumette, en tube
multi doses, selon la prescription : deux à quatre granules, plusieurs fois
par jour, ou à intervalles ou heure fixes ;
- Des globules de saccharose présentés en tube contenant une
dose unique; les globules sont environs dix fois plus petits en volume que
les granules.
- De la poudre en flacon ou sachet doses.
- Formes liquides
- Gouttes (en flacon) - généralement des teintures mères de
plantes ;
- Ampoules buvables.
- Formes semi-solides
- Suppositoires
- Liniments, onguents et pommades (exemple : homéoplasmine)
Les granules et globules sont la forme pharmaceutique la plus utilisée en
homéopathie. Ils sont utilisés par voie sublinguale, en laissant fondre sous
la langue.
- Homéopathie injectable
Les laboratoires homéopathiques réclament la possibilité de commercialiser
des médicaments homéopathiques sous forme injectable. Cette nouvelle forme
pharmaceutique a pour l'instant été refusée. Par exemple en France, sur la
base d'absence d'étude d'efficacité et du réel danger de cette voie
d'administration.
Homéopathie vétérinaire
Dès 1833, l'homéopathie est utilisée pour traiter les animaux domestiques ou
de ferme. L'homéopathie vise les pathologies courantes : dermatoses,
problèmes de lactation, de comportement sexuel, de croissance, de mise bas,
pathologies de l'appareil locomoteur, pathologies respiratoires, pathologies
digestives… Elle est généralement divisée en deux gammes selon la taille de
l'animal.
Les traitements homéopathiques peuvent être utilisés seuls ou en complément
d'un traitement traditionnel.
Les normes de l'agriculture biologique restreignent l'usage de la medecine
conventionnelle et conseillent d'utiliser l'homéopathie (et d'autres
traitements dits naturels comme la phytothérapie) avant tout.
Dangers de l'homéopathie
Les médicaments homéopathiques sont généralement considérés comme dépourvus
d'effet secondaire. Cependant, certaines formes, en particulier les
granules, contiennent des excipients à effet notoire (lactose, saccharose) ;
les personnes ayant une intolérance à ceux-ci doivent donc prendre des
précautions.
Comme tout médicament, les remèdes homéopathiques ont des indications
précises. Toute utilisation selon des principes n'obéissant pas strictement
aux règles de l'homéopathie, outre qu'elle sera vouée à un échec
thérapeutique ou à une rechute rapide, peut donc conduire à l'aggravation de
la maladie. Par exemple, certains homéopathes déconseillent vivement la
prise d'Hepar Sulfur lors d'une otite : selon ces auteurs, une aggravation
de la maladie du patient, pouvant aller jusqu'à l'abcès du cerveau, est
possible lorsque la technique homéopathique est mal maîtrisée. Mais, outre
la prescription d'un remède inadapté, le choix de la dilution peut être
lui-même responsable d'une réaction intempestive : cela s'observe
fréquemment avec Sulfur, remède censé ramener les maladies profondes vers la
peau (à un niveau pathologique supposé donc moins grave) et peut exacerber
notablement ou provoquer des affections cutanées, notamment des eczémas,
s'il est administré d'emblée à de hautes dilutions à un sujet sensible
(sujet sensible signifiant que le patient correspond bien aux critères du
remède).
Ces affirmations, en provenance de ceux qui connaissent la méthode
homéopathique, et qui s'en méfient, sont considérées par de nombreux
détracteurs de l'homéopathie comme inexactes, car elles auraient, selon eux,
entraîné une régulation plus rigoureuse de la distribution de ces
médicaments.
Cependant, le plus grand danger de l'homéopathie vient du fait que ces
traitements peuvent retarder, ou faire ignorer, des soins médicaux valables.
Cette absence de soins appropriés peut alors avoir des conséquences graves
pour le malade.
Récemment, l'emploi de l'homéopathie pour se prémunir contre le Paludisme a
eu des conséquences graves. |